Développement de l’autonomie et du leadership des femmes pour la democratisation

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Pakistan: Les partis promettent d’améliorer le statut des femmes, après la réunion de WELDD

Published Date: 
Friday, January 9, 2015

Lahore, The News, le 30 septembre 2014 - Les dirigeants politiques du Parti du peuple pakistanais (PPP), le Parti national Awami (ANP) et la Ligue musulmane du Pakistan-Nawaz (PML-N), affirmaient,lundi, vouloir s’engager à améliorer le statut des femmes et autres groupes marginalisés durant un congrès de ONGs sur « La paix, le pluralisme, et des normes démocratiques », au Alhamra.

S’adressant à l'assemblée de militants des droits des femmes et 150 femmes venues de tout le Pakistan, le Ministre fédéral du plan et du développement, Ahsan Iqbal, affirmait se sentir faire aussi partie du Mouvement pourpre des femmes, un collectif de femmes travaillant, avec Shirkat Gah, à renforcer la participation politique des femmes dans le pays. Pour Ahsan Iqbal, le progrès et l'avancement d'un pays pouvaient se juger sur le respect que la société accordait aux femmes et les chances d’autonomisation qui leur étaient offertes. Il affirmait que le gouvernement PML-N s’efforçait d'améliorer le pouvoir économique des femmes et des personnes vulnérables, en lançant un programme de petits prêts sous la direction du Premier ministre Nawaz Sharif.  
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Le ministre déclarait que le gouvernement du Premier ministre Nawaz Sharif avait, dans le cadre de sa Vision 2025, inclus des plans de soutien aux femmes et cherchait à éradiquer l'analphabétisme des femmes au Pakistan. Il poursuivait, qu’au cours des cinq dernières décennies, la scolarisation des filles dans les écoles et les universités avaient doublé, ce qui était un développement positif. Le dirigeant du PML-N confirmait que 110 écoles avaient été établies au Pendjab dont 70 étaient dédiées aux filles.
 
Aux personnes qui scandaient « Dégage, Nawaz, dégage ! » dans les couloirs, le ministre répondait que les dirigeants politiques du pays devraient encourager leurs partisans à incarner les valeurs de respect et ne pas les conduire à une radicalisation dangereuse. Le PTI, poursuivait-il, avait eu, ces quinze derniers mois, à tenir ses promesses au KPK, même s’il avait échoué à réfectionner les nids-de-poule dans la province. Les Sit-in (dharnas)[1] représentaient un danger pour la croissance du Pakistan, puisque la démocratie et la continuité politique étaient indispensables pour atteindre la croissance économique. Le gouvernement précédent du PPP avait passé cinq années au pouvoir, ce qui avait conduit le Pakistan à être apprécié comme une démocratie responsable et mature sur la scène internationale.
 
Le Ministre du plan s’adressait plus tard à la presse, à l'extérieur de la réunion. Le gouvernement, affirmait-il, n’avait pas envie d’utiliser la force contre les manifestants, car il n’était pas en faveur de la violence ; il s’attendait que le PTI et le Pakistan Awami Tehreek (PAT) fassent la politique sur des cadavres. Le gouvernement avait, en geste de bonne volonté, rajoutait-il, décidé de permettre aux manifestants PAT emprisonnés de passer les vacances de l'Aïd avec leurs familles. Ces manifestants, disait-il, avaient déstabilisé l'économie du Pakistan, puisque le président de la Chine avait dû reporter sa visite et qu’Imran Khan devrait inculquer les valeurs d'esprit sportif à ses supporters.
 
Le Sénateur du PPP, Saeed Ghani, en s’adressant au public, déclarait qu’il y avait, dans sa propre famille, des exemples de femmes qui avaient fait des sacrifices pour leurs proches. En effet, sa grand-mère avait envoyé son père à l'université avec l’argent qu’elle avait gagné en faisant de la couture et, grâce à sa contribution, ce dernier avait pu avoir une carrière réussie en politique. Pour lui, la présidente du PPP, Benazir Bhutto, avait été un modèle extraordinaire d'autonomisation des femmes et que son fils, Bilawal Bhutto Zardari, en maintenait l’héritage. Le président œuvrait à inclure plus de femmes officiers dans les rangs de la police, au niveau de chaque district du Sindh.
 
Le chef de l’ANP, Mian Iftikhar Hussain félicitaitShirkat Gah pour ses efforts à soutenir les femmes marginalisées et affirmait que tout système démocratique échouait sans participation des femmes. Hussain condamnait l’expansion du terrorisme au Pakistan et avouait avoir perdu son fils de 17 ans, au cours d’un acte odieux de terrorisme. En dépit des menaces continues de mort, le chef de l’ANP assurait que son parti continuerait à prendre position contre le terrorisme en l'honneur des 800.000 Pakistanais qui avaient été martyrisés dans la guerre contre la terreur. Shaista Pervaiz Malik, député du PML-N et secrétaire du caucus des femmes de l'assemblée nationale, révélait quele caucus travaillait sur une législation en faveur des femmes et que des projets de loi contre la violence domestique et le mariage des enfants étaient en vue. Elle affirmait aussi qu’une culture d’agression et d’intolérance avait été promue par des soi-disant dirigeants « Inqilabi » et que ce genre de négativité est préjudiciable pour le Pakistan.
 
La sénatrice du PPP, Rubina Khalid, regrettait l'absence des femmes de la conférence de tous les partis qui avait décidé de poursuivre les négociations avec les Talibans et pensait que les femmes devraient être impliquées dans toutes les prises de décision. Pour la sénatrice, les Afghanes avaient de nombreuses leçons à donner aux Pakistanaises en matière de résilience et de résistance contre les extrémistes. Elle ajoutait que le gouvernement devrait réintroduire la loi contre les violences domestiques que le Sénat avait rejetée auparavant. Khalid agréait que le PPP condamnait toutes les formes d'extrémisme religieux et le sectarisme. Bushra Gohar, parlementaire ANP, déclarait, à son tour, que le Pakistan ne pouvait pas aller de l'avant à moins de respecter les femmes et que le succès de la démocratie dépendait de l'égalité entre les sexes. Pour Gohar, les députés élus à l'assemblée nationale transigeaient souvent sur les projets de loi en faveur des femmes et concédaient à des éléments religieux. Cette femme politique chevronnée rappelait que le 18ème amendement avait rendu l'éducation gratuite et obligatoire et que les Pakistanais devraient faire pression sur le gouvernement pour fournir des résultats. Pour elle, le Pakistan s’était transformé en un État sécuritaire, au lieu d'être une démocratie représentative.
 
Introduisant l’équipe féminine de cricket du Pakistan, la Présidente de la section femmes du Conseil d’administration du Cricket du Pakistan (Pakistan Cricket Board-PCB), Bushra Aitzaz alléguait que l'équipe avait réussi à vaincre le Bangladesh, lors des Jeux asiatiques de 2014, en Corée du Sud, malgré le manque de financement du gouvernement. Pour Aitzaz, les femmes, contre toute attente, s’étaient efforcées à poursuivre leur passion du cricket, et ce en dépit des critiques des joueurs du cricket masculin et du manque de soutien manifeste de la part de leurs universités. Capitaine de l’équipe féminine de cricket, Sana Mir présentait ses coéquipières médaillées d'or à l'auditoire et déclaraient que l'équipe continuerait à faire la fierté du Pakistan sur la scène mondiale. Six femmes de l'équipe de cricket avaient été sélectionnées au classement des 20 meilleurs joueurs du Conseil international du Cricket (International Cricket Council-ICC).
Le groupe de 150 femmes leaders présentèrent, à l'issue de la cérémonie, leur charte de revendications qui comprenait aussi une législation contre le mariage des enfants et les violences domestiques, des campagnes de sensibilisation des femmes pakistanaises sur les lois, l’affectation de femmes agents de police dans des villes et des villages de petite taille, la mise en œuvre et l'incorporation effectives des femmes dans les comités aman, l’abrogation des lois Qisas et Diyat sur les crimes d'honneur afin de les traiter comme des crimes commis contre l'État, la formation professionnelle des femmes et des enfants au niveau du district, l’élaboration de programmes efficaces de contrôle de la population, l'élimination des discours de haine des programme de l'école publique et des élections locales, et la reconnaissance des droits des agricultrices aux prestations. Une marche du Lahore Press Club à l'assemblée du Pendjab était également décidée par les femmes pour appuyer leur charte de revendications.

Cet article est paru, le 30 septembre 2014, dans le journal de Lahore, The News, après la réunion de Shirkat Gah, centre de ressources des femmes, sur la paix, le pluralisme et les normes démocratiques, tenue sous les auspices du programme WELDD.
 

 

 

 

 

 

 

 




[1]Dharna : mot hindi pour Sit-in.

 

Issue: 
Participation publique et politique