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France: Samira Bellil est morte

Nous venons d'apprendre la mort de Samira Bellil.
A bout de forces, terrassée par une maladie après s'être battue pendant des mois pour faire connaître l'"Enfer des tournantes", le titre de son livre.

Dans ce livre, Samira Bellil a raconté sa propre histoire : celle d'une jeune femme trop belle et trop libre, rappelée à l'ordre par une bande de violeurs. La belle s'est relevée. Elle a tout affronté : le regard honteux de sa famille, le fait d'être regardée comme une traître par ceux du quartier qui estimaient qu'elle l'avait bien cherché. Malgré eux, surtout à cause d'eux, pour toutes les filles que l'on chasse comme des proies, elle s'est battue, comme une lionne. De conférence en conférence, en France comme à l'étranger, elle avait trouvé la force de témoigner et de faire face. Mais les charognes ont toujours le dernier mot. Et ils lui ont fait payer de s'être révoltée au lieu de la fermer. Nous le savions, à chaque fois où presque qu'elle intervenait, Bellil devait encaisser les insultes des petits soldats de l'islamisme, venus la traiter d'"islamophobe" et de traître parce qu'elle osait salir l'image des quartiers... Ne serait-ce que ces dernières semaines, la rentrée éditoriale déborde de livres raillant Bellil et les Ni putes ni soumises comme celles par qui l'"islamophobie" est arrivée. Leur crime ? Avoir oser dénoncer le sexisme qui existe, aussi, en banlieue. Ces charognes peuvent saliver. La lionne est morte épuisée.



Prochoix-Paris



Prochoix appelle à lui rendre un dernier hommage lors de son enterrement, vendredi 10 septembre à 15h au Père Lachaise.



Décès de Samira Bellil, auteur du livre "Dans l'enfer des tournantes"



PARIS (AFP) - Samira Bellil, 33 ans, l'auteur du livre "Dans l'enfer des tournantes", est décédée "au terme d'une douloureuse maladie", a annoncé mardi dans un communiqué Olivier Rubinstein, directeur général des éditions Denoël.



Paru à l'automne 2002, cet ouvrage était "un témoignage capital et courageux sur un fait de société trop souvent occulté", a-t-il rappelé.



Samira Bellil était devenue éducatrice en Seine Saint-Denis et son témoignage avait servi à terminer sa thérapie. "Je voudrais faire un livre pour que tout cela ne me soit pas arrivé pour rien. Je voudrais dire à celles qui ont subi ce que j'ai subi qu'il y a toujours un espoir de s'en sortir", écrivait-elle. Elle était gravement malade depuis quelques mois.



Dans ce récit, ni larmoyant ni apitoyé, l'auteur raconte les viols collectifs qu'elle a subis à 13 ans dans sa cité de banlieue, mais aussi sa vie faite de violence dès l'enfance, les coups donnés par son père, la faiblesse de sa mère, la drogue, les "embrouilles" avec les autres filles de la cité qu'elle prend parfois pour des alliées. Elle dit aussi sa rancoeur contre la justice des pauvres.



Elle va payer cher le fait d'avoir porté plainte contre l'organisateur de la "tournante" et sa bande, envoyés en prison. A la cité, on ne lui pardonne pas, sa mère met du temps à la comprendre, son père ne l'accepte jamais en "violée". Pour couronner le tout, son avocate, commise d'office, oublie de la prévenir de la date du procès, où elle ne peut donc pas témoigner. Heureusement, un avocat finira par être touché par son histoire et lui obtiendra une indemnisation.